UNIVERS
OMALE |
Première partie : La Côte Noire Un Chile dans le jardin humain et le jardin dépérit Un Homme dans le jardin chile et le jardin dépérit Un Chile dans le jardin hodgqin et le jardin dépérit Un Hodgqin dans les autres jardins et le Hodgqin dépérit. Deuxième partie : L'oeuf A bord d'un dirigeable humain, on vole. A bord d'une nef, on voyage! Car les nefs n'ont pas qu'une âme: elles sont l'âme chile. Extrait lisible sur la toilure du Yyalter, reproduit d'un carnet de voyage. Anonyme. Troisième partie : A la Dérive Omale est infiniment plat, dans l'espace comme dans le temps. Il est notre devoir de l'enseigner aux générations présentes et futures. Le Seigneur a créé Omale, les plantes et les animaux cinq mile ans dans le passé; puis l'humanité, il y a trois mille ans, afin qu'elle s'étende et répande Son nom à l'infini. Chiles et Hodgqins font partie de Son dessein, même s'Il ne les a pas créés. Néanmoins, ces derniers peuvent être sauvés par l'adhésion à la Vraie Foi, qui seule saura leur octroyer une âme. La Vraie Foi est la source de toute croyance, la Religion des religions. Toute explication du monde qui ne s'abreuve pas à cette source est sacrilège et doit être, par conséquent, éradiquée. Quatrième partie : Le Fejij Le fejij est l'expression de l'âme chile. Le jeu des Relations occupe toute la période sacrée, au cours de laquelle les Chiles réduisent l'Univers à un plateau. En contrepartie, le plateau réduit le monde à ses pures interactions. Par le fejij, un Chile se représente lui-même dans le monde et accepte ses métamorphoses. C'est là seulement que la différence entre le Chill_ou réalité chile_ et la Réalité s'abolit. Que l'athée devient croyant, et le croyant athée. Cinquième partie : Calme plat Un Hodgqin et un Chile devisaient au bord de l'eau. Le premier dit: _Heureux comme un poisson dans l'eau. Le Chile fit remarquer: _Qu'en sais-tu, puisque tu n'es pas un poisson? Le Hodgqin répondit: _Qu'en sais-tu, puisque tu n'es pas moi-même ? Sixième partie : Mille-vies « Au centre d’une clairière est assise une figure, symbole de Skernab. Derrière elle, l’Éloquence célébrant les conquêtes de l’esprit. Autour, les allégories de la Poésie. À gauche, la Philosophie représentée par la lutte du spiritualisme et du matérialisme. L’Histoire interrogeant des poteries exhumées sous ses yeux. À droite, la Science : le Lac et la Terre lui offrent leurs richesses. La Botanique avec sa gerbe de plantes ; la Physiologie tenant un flacon et un scalpel. La Physique présentant dans sa main gauche un gahiz, dans la droite une équerre. » Bibliothèque de Skernab : description d’une fresque peinte sur le fronton de l’Enceinte d’Ored. Septième partie : La terre plate Je cherchais des murs à l’univers et j’ai rencontré le néant. Parole attribuée à Saint Varesco. Celui qui marche mille vies finit par marcher dans le ciel. Huitième partie : Aiur Omale s’étend au-delà de ce qu’un esprit peut rêver. Ce qui est infini fait entrer l’impossible dans le champ du probable. Ailleurs rampent et sautillent des créatures difformes ; les cités d’or d’Aparanta s’élèvent, peuplées d’êtres dont l’œil unique brille d’un éclat insoutenable. Derrière des montagnes culminant à mille jals au-dessus des nuages poussent des fruits incrustés de pierres précieuses qui prolongent la vie. Tous les vœux se trouvent réalisés en quelque endroit lointain. Neuvième partie : L'envol Le monde n’existe que dans la mesure où il est plus ou moins de notre goût… |