"Achtaï concrète" du jeu de fejij
chile, c'est-à-dire : pièce-figurine qui représente des personnages historiques ou mythiques, par opposition aux achtaixenr et aux pièces qui symbolisent une fonction.
Achtaixenr
"Achtaï abstraite" du jeu de fejij chile, c'est-à-dire : pièce-figurine qui représente une abstraction (une qualité, une notion philosophique...), par opposition à celles représentant des personnages historiques ou mythiques et à celles qui symbolisent une fonction.
Chajarat Ibn Chajarat
Personnage légendaire humain des XIVe et XVe siècles, rédacteur du Pacte de Loplad. Célèbre au point que les Chiles ont fait une pièce de fejij portant son nom. On lui prête des aventures et des dons extraordinaires : "On disait de lui qu’il était venu au monde les yeux grand ouverts ;
que, tout juste devenu adulte, il avait tué son père en combat singulier et
violé sa mère au cours d’une crise de folie ; qu’il avait fui et était
devenu le premier maire-bibliothécaire de Skernab ; qu’il s’était abreuvé
au venin d’un serpent et avait ainsi acquis l’immortalité ; qu’il avait
fondé la secte des Adorateurs d’Héliale, fui encore, qu’il avait renié son
humanité pour se convertir au Chill et, après la signature du Pacte de Loplad,
qu’il avait fini ses jours dans un lieu secret où poussaient des légumes géants
et des vergers fabuleux. Il était dépeint comme haineux envers tous les dieux,
les prophètes et les philosophes. On l’avait doté d’une virilité fabuleuse, et
dans une pièce de théâtre de foire, il faisait l’amour mille fois de suite dans
le harem d’un sultan du Finest. Il aurait prédit la destruction par le feu de
Loplad. Ailleurs, il aurait terrorisé des moines en leur envoyant, pour se
venger de leurs mauvais traitements, un « Satan furieux ». On le
prétendait capable, lorsqu’il était saoul, d’attirer les objets en fer comme un
aimant." (Omale, chap. 14)
Fejij
Jeu des Formes et des Relations chile. Sa forme pleine se joue pendant la période sacrée du Chill. « Les hommes ne connaissent pas la réalité du fejij, c’est pourquoi ils ne seront jamais que des demi-Chiles », disent les tassiím. Le fejij tient des échecs, du go et du jeu de société à personnages. Le xaïrn ou table de jeu est reconnaissable à son plateau en losanges, avec ses cases comportant six couleurs, et ses plateaux secondaires escamotables ; il est à la fois un échiquier sur lequel s’affrontent les adversaires ou tcaïs, et la carte d’un itinéraire personnel pour chaque joueur, dont les autres pièces-figurines (achtaïs en chile) se révèlent des obstacles ou des alliés. Un tournoi comporte une "petite-manche" (fruíarim en chile), une "demi-manche" (treíarim en chile), une "grande-manche" (cheíarim en chile) et un coup de conclusion (ver'aïm en chile). Le fejij mélange intuition, mémoire et stratégie. Il est enseigné par un tassiïm et formalise, pour l’esprit chile, les transformations du monde. C’est pourquoi, plus qu’un jeu, il est la force de cohésion principale de la race chile. Il existe de nombreux mots dérivés de la pratique du fejij, comme fejkatáï, ourandaïfejij, ou
les innombrables noms donnés à des coups ou enchaînements de coups.